« On rame pour nourrir et soigner nos animaux. » À Apremont, au lieu-dit les Habites, c'est un peu l'arche de Noé. Au siège social de l'association
Vida, poules, cochons, chats, chiens, reptiles, rongeurs ou chèvres divaguent en bon voisinage. En quand on vit bien, on a faim ! « C'est bien le
problème, soupire Christophe. La nourriture, ça coûte cher. »
Vida, ça veut dire Voir, informer, dénoncer, agir. Cette petite association a été créée en 2014. Elle défend la cause animale et l'environnement, ferraille contre la corrida et le bétonnage des
zones humides. « Le gaspillage est aussi un cheval de bataille. C'est le trait d'union entre la lutte pour l'environnement et les animaux
», glisse Sabine.
L'association a déjà recueilli une centaine d'animaux abandonnés ou saisis par la justice pour maltraitance. Elle travaille avec des familles d'accueil mais elle fait aussi office de refuge trois
étoiles. « Ici, il n'y a pas de box, les animaux sont en liberté », explique Shirley. Pour donner à manger à leur ménagerie, ces Vendéens écolos
ont flairé le bon filon.
En janvier, la loi contre le gaspillage alimentaire a été promulguée. Elle stipule, notamment, que les grandes surfaces ont l'interdiction de détruire des denrées alimentaires. Et l'obligation de
signer une convention de don avec une association de solidarité. Si les invendus ne peuvent être utilisés pour la consommation humaine, « ils iront
à l'alimentation animale », indique le texte.
« On a contacté une vingtaine de magasins en Vendée. On n'a pas eu de réponse favorable, à l'exception d'un seul qui accepte de nous fournir des légumes
abîmés, peste Sabine.Pourtant, on est allé prendre des photos : leurs bennes débordent de déchets.
»
Le budget de l'association est minuscule. Elle ne reçoit pas de subventions. Christophe lance un appel : « Jeter, c'est inacceptable.
Donnez ! Si on était aidés pour la nourriture, on pourrait dépenser plus d'argent dans les soins des animaux, comme la stérilisation. »